“Je ne quitte pas mon boulot, je quitte un cadre de travail.”

Je ne me souviens plus d’où vient cette phrase, je l’ai sûrement trouvée sur Twitter. Elle me parlait et je l’ai notée précieusement.

Ce matin, en parcourant mon Simplenote, je suis retombé sur cette phrase :

Je ne quitte pas mon boulot, je quitte un cadre de travail.

Et j’ai tout de suite pensé au job que je venais de quitter en septembre 2019. J’étais alors en charge d’un projet e-commerce et de la communication au sens large dans un groupe industriel depuis un an. Un job bien payé, pour lequel on m’a fait confiance et où j’ai globalement pu travailler à ma façon puisque j’étais le seul à faire ce que je sais faire dans un groupe d’une centaine de salariés.

J’y ai côtoyé des collègues compétents et j’ai découvert que l’industrie en France (au 21e siècle) n’est pas une utopie. Il est possible de réaliser de belles choses, malgré les difficultés évidentes de la concurrence sur un marché international.

Malgré cela, j’ai négocié un 3/4 temps après seulement 6 mois (récupérant ainsi mon vendredi) tellement l’ambiance interne était stressante. Les raisons ? Un ensemble de choses : des changements incessants dans le management, des départs de collègues sur des postes clé, une culture du chacun pour soi, etc… En quelques mots : un environnement de travail difficile à gérer. D’autant que je ne venais pas de cet univers industriel, d’ailleurs lorsque j’en discutais avec des collègues ayant un peu de bouteille, on me disait que c’était toujours comme ça et puis c’est tout. Ambiance, ambiance.

De mon côté plus le temps passait, plus ma frustration augmentait, les budgets promis n’existaient pas (on m’a expliqué qu’un “budget” comm’ ça se débloquait selon les résultats commerciaux… mouais), les objectifs étaient néanmoins maintenus, mais devenaient inatteignables, la passivité face au changement plus importante que prévue … tout cela impactait ma propre motivation. Et au final ce sentiment d’impuissance qui devenait de plus en plus présent car, au fond, je souhaitais avoir des résultats et bien faire mon travail même lorsque l’on me mettait des bâtons dans les roues.

Rien n’est facile, mais il ne faut pas tout accepter.

J’ai donc décidé pendant les vacances d’été que je ne demanderai finalement pas le renouvellement de mon contrat. Et ça n’a, finalement, pas été compliqué car je n’ai pas quitté mon poste, mais un cadre de travail qui ne me convenait pas du tout et où on ne me laissait pas avoir des résultats.

Cette dernière phrase est importante. Si vous ne pouvez pas réussir (marché saturé, pas les compétences, pas de moyens, pas d’objectif réaliste, …), c’est normal de ne pas parier gros sur vous et dans ce cas autant changer de poste. Mais lorsqu’il y a une niche à prendre, qu’elle est là, devant vous et que tout le monde en est conscient… là ça fait mal. C’est cette impression qui m’est restée : l’impression de n’avoir jamais été dans la course.

Aujourd’hui (le 23/12/2019) cela fait 3 mois que j’ai quitté cette entreprise. Je n’ai rien contre eux, j’en sors grandi avec moins de naïveté, plus de confiance en moi et surtout avec la volonté de ne plus être dans ce genre de situation à l’avenir. Je leur souhaite bon vent car j’ai clos ce chapitre de ma vie en déménageant de Charente pour m’installer à Marseille et en retournant dans une activité d’agence web qui m’inspire et me correspond beaucoup plus.

Et je dois être honnête avec moi-même, l’industrie de la plasturgie contrevenait à mes convictions les plus profondes, même s’ils ne sont pas responsables de tous nos maux, ce métier si spécifique a sa part de responsabilité dans la chaîne agro-industrielle qui produit cette overdose de déchets que notre société peine à réguler.

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