Réflexion sur un non-choix : du scrum dans du waterfall ?

Skogafoss

Cette note a été rédigée dans mon article Rétrospective 2020. Et finalement j’ai préféré l’en extraire car c’était un peu long et que ça mérite quelques explications supplémentaires. Ça n’a pas pour but d’être à charge ou à décharge envers une méthodologie en particulière, simplement une réflexion sur le mode de fonctionnement de l’agence pour laquelle je travaillais à l’époque.

L’année dernière, nous avons introduit plusieurs nouveautés à l’agence concernant l’organisation des projets à la fois en termes d’outils et en termes de réflexion.

À la base, on travaille avec une méthodologie Waterfall qui correspond aux appels d’offre publics de nos clients, Vernalis est une agence web pour les collectivités territoriales.

En gros, ça ressemble à ça :

  • réponse à l’appel d’offre (réponse technique et financière),
  • une fois l’AO remporté et le bon de commande reçu : réunion(s) d’initialisation avec les clients pour cadrer le projet (lors de l’étape précédente, la réponse à l’appel d’offre est en général envoyée sans avoir la possibilité de discuter avec le client en direct),
  • à l’issue des réunions préparations : rédaction du dossier de spécification,
  • le design,
  • le développement et l’intégration,
  • l’intégration du contenu,
  • la recette,
  • la formation et la livraison du projet en prod,
  • le début de la maintenance contractuelle.

Bon. Forcément, c’est une liste très synthétique, certains points se chevauchent notamment pour le design, le dev, l’inté et les contenus. Je n’ai pas mis à quel moment je donne accès au back-office etc… Mais l’essentiel c’est ça.

Cette année, on a copié des éléments du cadre de développement Scrum en laissant la méthodologie Agile sur le bord de la route.

Bon, j’ai conscience que s’il y a des agilistes qui lisent ces mots, ils risquent de s’étrangler. Ça leur rappellera peut -être leurs propres tâtonnements, expériences douloureuses ou encore la raison pour laquelle ils bossent chez le client ou en ESN plutôt qu’en agence. Rassurez-vous, je ne dis pas que ce que l’on fait c’est une méthode, ni que c’est une bonne idée et encore moins qu’il faut faire pareil ! Juste que c’est notre façon actuelle de nous organiser et que ça mérite quelques lignes car on ne doit pas être les seuls dans ce cas de figure.

La réflexion en question, c’est que le scrum agile pourquoi pas, mais dans les faits c’est surtout orienté sur la gestion d’un produit. Alors que nous à l’agence, notre métier c’est de faire des projets (notez le pluriel et le mot projet).

On a donc petit à petit accouché d’un truc un peu bâtard entre ces deux mondes. Comme on ne bosse pas toute l’année sur le même produit et que nos projets ne dépassent pas les 6 mois de travail, la méthode agile ne correspond pas à nos contraintes (je m’interroge, une méthodologie peut-elle être universelle, l’agilité peut-elle et doit-elle être transposable dans toutes les organisations ?). Donc en piquant au waterfall le cadre rassurant qui convient aux appels d’offre (et aux clients) et à l’autre des idées et outils permettant d’itérer et livrer de façon à casser le côté rigide du waterfall, cela permet d’avoir un truc un peu plus proche de notre type d’agence.

Clairement, il va falloir que l’on se décide à choisir entre l’un et l’autre des deux mondes. Cela ira avec la maturation de notre équipe et du processus de production.  Je ne regrette pas les expérimentations en cours car c’est intéressant (et il n’y a qu’en essayant que l’on apprend) cependant on va bien vite atteindre les limites de notre processus actuel.

Je sais que la méthodologie en cascade n’est pas en odeur de sainteté dans le web mais c’est encore ce qui colle le mieux à la gestion pour une équipe <10 personnes qui doivent gérer de nombreux sites en maintenance et la production de plusieurs nouveaux sites web par mois.

D’ailleurs, on est légalement tenu de respecter nos dates de livraison dans le cadre d’un AO et le client n’allongera par plus de fric car on a fait 15x itérations (quelle belle fumisterie pour ne pas respecter la livraison d’un projet dans son ensemble :wink:). Ok, la cascade c’est une approche moins itérative et moins flexible que du pur scrum agile, mais ça n’a pas à être totalement rigide et inflexible pour autant.

Ce n’est pas parfait, mais ça fonctionne. Et ce n’est pas non plus la méthodologie à la R.A.C.H.E. !?

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